Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rayons de nuit

8 janvier 2011

Stroboscope flashy et rayons de nuit

 

      Stroboscope, pinceau lumineux, quelques effets de nuit faciles à réaliser, avec un flash idoine et une petite lampe à led. Le boîtier utilisé est un Canon EOS 550D, équipé d'un zoom transtandard Sigma f:3.5/18-250. Les poses, de quelques secondes à une minute, sont obtenues avec une télécommande à infrarouge Jenis, réglable en durée et cadence, en vente chez Apolobamba. Le flash, qui possède la fonction stroboscopique indispensable aux photos de mouvement décomposé, est un Metz 58 AF-2. 

 


Le stroboscope...

         L'effet s'obtient par une pose d'une à trois secondes, pendant laquelle le flash émet une série d'éclairs, dont la fréquence et le nombre sont réglables. Cela dépend du sujet et de la rapidité du mouvement. On peut déjà s'entraîner avec de petits objets : jeu de cartes qui voltige, chute de pièces de monnaie, etc. Il faut quelques instants pour apprendre à synchroniser la prise de vue avec le geste : cela va très vite, le mouvement peut être terminé avant même que le flash ne se déclenche. J'ai utilisé ici des fréquences de 20 à 40 Hz (éclairs par seconde). On peut aussi flasher sur un objet fixe et le balayer avec l'ensemble appareil-flash, le problème de synchronisation se pose moins, mais c'est aussi moins pétillant.

        Le système n'a de limites que celles de l'imagination. Une seule contrainte, cependant : le fond doit être sombre, voire noir. Sinon, le décor, plus ou moins surexposé par cette illumination quasi permanente d'une ou deux secondes, prend le pas sur le sujet, lequel paraît affecté d'une transparence malheureuse. Après ces quelques essais, on peut se lancer dans des exercices plus difficiles et plus intéressants : mouvement décomposé d'un pas de danse, d'un swing de golf, etc. Lorsque vous en viendrez à la course d'un chat ou à la charge d'un sanglier, vous pourrez commencer à faire payer vos leçons...

        Le stroboscope photographique est aussi vieux que la photographie elle-même. Il s'obtient également à l'aide d'accessoires divers, comme un disque de carton percé d'une fente, qu'on fait tourner devant un projecteur. C'est d'ailleurs là l'origine du fameux disque de Nipkow, qui a conduit à la découverte du principe du balayage des écrans cathodiques, donc à l'invention de la télévision, dans les années 1920.

       C'est aussi la décomposition photographique du mouvement qui a permis, à la fin du XIXème siècle, de se représenter avec exactitude le galop d'un cheval. Jusque là, les peintres et dessinateurs les plus talentueux se trompaient en montrant des chevaux galopant avec les deux antérieurs en avant (image ci-contre). Or les chevaux galopent en quatre temps, posant par-terre un antérieur, puis une diagonale, puis le m065704_20374_ppostérieur opposé, enfin rassemblant les quatre membres en suspension (cataclop, cataclop). Jamais les deux antérieurs  en avant avec les postérieurs en arrière, sous peine de se retrouver à plat ventre. La photographie et l'effet stroboscopique l'ont mis en évidence. Il était temps, après des siècles de science équestre ! On trouvera ici le résultat de l'expérience de l'Américain Muybridge, un film en stroboscopie précédant de dix-sept ans la première production des frères Lumière (à cela près que l'auteur, qui était photographe, n'avait pas pensé à faire de cette succession de clichés un vrai film de cinéma).

        L'exercice de la photo stroboscopique n'est donc pas qu'un jeu, il a d'intéressantes applications, scientifiques ou artistiques.


IMG_4370_DxOIMG_4424_DxO

Si on fait jouer la molette de la souris (réglée à trois crans au moins) en allers et retours sur ces vues, les briquets et le marteau semblent s'animer... Plus la fréquence réglée sur le flash est élevée, plus les vues de l'objet sont rapprochées, davantage de fois il apparaît sur une même photo. Si le déplacement est très rapide, 40 Hz est un minimum. Sinon, 15 ou 20 Hz suffit.

IMG_4415

IMG_4399_DxO

IMG_4381_DxO

Ce Motorola aura, pour une fois, servi à quelque chose. Sa chute ne l'a même pas cassé, et je me demande si je ne le regrette pas. Je crois que je n'ai conservé ce vieux machin, toutes ces années au fond d'un tiroir, que pour me rappeler ce que peut être une bouse téléphonique.

IMG_4431_DxO

On notera que l'écartement progressif de ces corps en chute libre sur une même image correspond au constat de Galilée, revu et précisé par Newton, Keppler et une multitude d'autres : la distance parcourue est égale à une constante g multipliée par la moitié du temps écoulé au carré. La constante g est elle-même une formule d'accélération liée à la gravité terrestre : 1 g = 9,80665 m.s-2. Bref : l'écart constaté par stroboscopie ne progresse pas de façon linéaire mais suit cette accélération, selon une courbe en semi-parabole.  La masse de l'objet est absente de cette formule : la progression des écarts constatés sur ces photos est la même pour le téléphone, la lourde médaille et les petites pièces de monnaie, qui tombent à la même vitesse et selon la même accélération, quel que soit leur poids.

IMG_4434


...Et le pinceau de lumière.

        Cet effet s'obtient à l'aide d'une lampe, plus ou moins puissante, à laquelle on fait décrire toutes sortes de dessins dans l'espace, de nuit, face à un appareil photo en pose longue. Plus l'obscurité est profonde, plus la pose peut être longue et... plus c'est difficile. Cela s'appelle le "light painting", puisque, en photo, désormais, tout doit s'exprimer avec des mots anglais (c'était bien la peine que Nicéphore Niepce fût français). In french : pinceau lumineux, ce qui fait beaucoup moins classe.

    Ne nous attardons pas trop sur mes pauvres arabesques, rapidement tentées, avec une petite lampe de poche et quelques filtres de couleur. Certains artistes de grand talent parviennent à des exploits picturaux, de vrais feux d'artifice. Christopher Hibbert, par exemple, dessine des personnages, des animaux de compagnie et divers objets, stylisés d'un trait vigoureux et maîtrisé. Et il les place dans un décor familier, ce qui relève du tour de force. Comme il n'est pas égoïste, il nous livre quelques-uns de ses secrets sur son site Internet (mais il garde pour lui les plus importants, ce qui est normal puisqu'il en a fait son métier).


IMG_4451

IMG_4449


IMG_4499


Contre-flash sur un verre qui ne s'en remet pas...

IMG_4486_DxOIMG_4486_DxO_d_form_
































 

Bouton_retour_accueil_blogNOIRBouton_remonter_page_NOIR

 


Publicité
Publicité
Rayons de nuit
Publicité
Publicité